Livres

Ceci est certainement le dernier article de ce blog 😦

Parce que seul le papier dure, parce qu’on se rend compte qu’on ne regarde que les albums photos que l’on a imprimés, j’ai fait des versions imprimées de ce blog.

Les enfants et Aurélie ont déjà reçu leurs exemplaires à Noël. Je suis en train de faire le mien. Ce sont de très petits tirages, juste pour offrir et garder un souvenir, donc les prix unitaires d’impression sont élevés.

Le Tour du Monde de Merri et Séverin, 270 pages, épuisé en version papier (je peux relancer un tirage s’il y a assez de demandes, entre 20€ et 30€ selon le nombre d’exemplaires). Cliquez ici ou sur l’image pour télécharger gratuitement le PDF.

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Le Tour du Monde du Musc et la Plume, blog olfaction d’Aurélie, 140 pages, 30 Euros en version papier. Cliquez ici ou sur l’image pour télécharger gratuitement le PDF.

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Le Tour du Monde des Nicotons, 400 pages, pas encore imprimé, entre 20€ et 30€ selon le nombre d’exemplaires papier. Cliquez ici ou sur l’image pour télécharger gratuitement le PDF.

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Contactez-nous pour commander vos exemplaires papier !

Merci aux lecteurs, aux commentateurs, aux relieurs (pas ceux qui impriment les livres, ceux qui nous ont cités dans leur blog) !

Et bon voyage à tous !!!

 

Rencontres

Ça n’a pas toujours été facile de rencontrer des gens lors de notre tour du monde. Il y a plusieurs raisons à cela :

  • On bougeait souvent (tous les trois quatre jours en moyenne). Dans ces conditions, difficile de faire des connaissances avec des locaux ou des voyageurs.
  • On était souvent un peu dans un mode plus touriste que tourdumondiste. On aime visiter, donc on reste dans des coins touristiques, où la relation entre les locaux et les visiteurs est souvent commerciale.
  • On a l’habitude de se débrouiller tous seuls. Et avec nos guides et nos connexions presque permanentes, on est rarement perdus. Demander de l’aide est ressenti comme un synonyme d’échec dans notre préparation. Pourtant je suis sûr que plein de monde serait prêt à nous aider ! Comme dans le métro de Tokyo où on demandait de la monnaie pour payer un casier pour nos bagages, on avait un billet de 500 Yens, un jeune homme n’avait que 400 Yens en pièces, alors il nous les a donnés et a refusé le billet !
  • On est assez timides. On a toujours peur de déranger les gens. Les enfants peuvent aider à briser la glace mais leur anglais est encore trop léger. Donc on ose rarement engager la conversation…

Malgré ça, on a fait quelques superbes rencontres !

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Iran, la famille de Nima

Aurélie était en contact en France avec un franco-iranien qu’elle avait contacté pour assister à la récolte du galbanum.

Alors qu’on ne l’avait jamais vu (et on ne l’a toujours pas rencontré), Nima nous a prêté un appartement de 230 mètres carrés, en dessous de celui de son oncle. À notre arrivée, des serviettes nous attendaient et le frigo était plein de fruits !

Petit à petit, on a échangé avec l’oncle (qui nous a accompagnés dans les montagnes, où on sentait qu’il souffrait de la chaleur, et de la marche). Mais c’est sa fille qui nous aidé à communiquer grâce à Google translate. Les enfants sont allés jouer chez elle, Aurélie a fait un gâteau au chocolat.

Pour les remercier, on les a invités au restaurant. Enfin, on a lancé l’invitation et laborieusement obtenu l’accord de la fille et de sa mère. Mais le père a catégoriquement refusé, et c’est nous qui avons été invités à dîner chez eux !

Iran, Somayé

Cette jeune femme nous a laissé sa chambre où on a dormi à quatre. Elle nous a raconté sa vie, dans un Iran qu’elle aime mais où les contraintes (voile, divertissements limités…) lui pèsent trop.

Mariée à 18 ans à un homme qu’elle ne connaissait pas, son histoire était très touchante. Notamment son appréciation de l’odeur de la rose lors d’un test olfactif d’Aurélie. « Je déteste cette odeur ! Ça me rappelle la mosquée ! »

Lors de nos discussions, les enfants ont compris que quelqu’un de bien peut faire de la prison. Elle avait en effet essayé d’immigrer avec de faux papiers mais elle s’était fait démasquer à l’aéroport d’Istanbul.

Inde, Jaisalmer, Niko

On a rencontré ce Français dans un petit resto de Jaisalmer. Il bosse six mois par an dans une station de ski huppée, et parcourt le monde les six autres mois.

Il pratique une sorte de troc de services contre hébergement. À Jaisalmer il aidait le patron de l’hôtel à se préparer pour la reprise de la saison en Octobre. Par exemple, il refaisait le site Internet de l’hôtel et prenait des photos de la ville. Mon drone l’a impressionné et on lui a proposé d’utiliser nos vidéos pour le site.

Naturellement on a réservé la nuit dans le désert par l’intermédiaire de son hôtel. Et il nous a accompagnés pour filmer l’expédition. On lui a donné les nouvelles vidéos de drone dans le désert échangées contre les vidéos filmées avec son steadycam.

Quelques semaines plus tard, il nous a envoyé la vidéo de l’hôtel montée où on nous voit dans le désert et on lui a envoyé notre montage de ses propres vidéos.

Inde, Agra, Tarun

Visiter des plantations c’est une chose. Mais se faire inviter dans un hôtel de luxe où on avait une suite et une chambre, c’est encore mieux !

Le contact d’Aurélie est propriétaire de l’hôtel le plus proche du Taj Mahal. On s’y est installés quelques jours, ce qui nous a permis de recharger les batteries, de faire des lessives (j’ai eu des chemises repassées !), d’imprimer les feuilles d’examens des garçons, etc.

On a aussi rencontré Madame et leurs enfants ont joué au Uno avec les nôtres avant de se plonger dans leurs écrans (quelque soit le pays, les mêmes questions se posent ).

Tarun est un véritable entrepreneur dans l’âme. Il cherche en permanence de nouvelles idées de business. D’où des séances de brainstorming vivifiantes…

Avec Tarun, on a aussi mieux compris la société traditionnelle Indienne, l’hindouisme, les mariages arrangés qui peuvent marcher aussi, l’importance de l’astrologie, premier critère de choix d’un partenaire !

Inde, Kannauj, Prakhar et Pranjal

Deux frères qui n’en sont pas.  En Inde, les hommes restent chez leurs parents et les filles partent dans la famille de leur mari. Donc il arrive souvent que des cousins soient élevés ensemble. Ils se présentent alors comme deux frères.

Dans cette petite ville pauvre, Prakhar et Pranjal ont fait de leur mieux pour nous accueillir et nous protéger de cette Inde qu’ils trouvent trop sale, trop pauvre et trop dure pour des occidentaux. Ils n’avaient pas tort car c’est là que j’ai un peu saturé de cette Inde que j’adore pourtant. Mais grâce à eux la crise s’est plutôt bien terminée !

Inde, Madurai, Pierre et Raja

Un rendez-vous professionnel qui s’est terminé en un bon moment pour tout le monde, enfants compris.

La société où travaille Pierre a racheté celle de Raja et envoyé le premier bosser avec le second (c’est clair ?). J’ai rarement vu une pareille complicité entre des collègues de culture aussi différente. Deux grands gamins qui nous ont bien fait rigoler pendant le week-end. Mais aussi la preuve que le succès d’une acquisition, surtout dans un pays aussi éloigné géographiquement et culturellement que l’Inde, passe d’abord par les individus.

Sri Lanka, les roaming dutchies

Sur cette plage où on ne croisait habituellement que des couples et des surfeurs, on voit subitement apparaître une tribu de 15 personnes, dont 9 enfants !

On pousse un peu les garçons (encore plus timides que nous) à jouer avec eux. Ce stratagème nous permet de nous incruster à la table des parents. À la question habituelle « vous venez d’où ? » , la réponse d’une adolescente du groupe nous laisse pantois : « je suis canadienne et hollandaise, les autres sont hollandais et suédois, je vis à New-Delhi, d’autres à Singapour, les derniers font un tour du monde, et on s’est rencontrés au lycée anglais d’Istanbul ! » Si c’est pas du métissage ça !

Après avoir remis les morceaux en place, on comprend que ce sont les hollandais qui font le tour du monde avec leurs quatre enfants. Quelques points communs avec nous : le papa a vendu sa boite, la maman prend beaucoup de jolies photos, et Merri et Dutch sont jumeaux de lycras !

Ils terminent leur tour au Sri Lanka, et pensent aller s’installer en Espagne, alors qu’ils sont partis de Londres !

On se sent bien casaniers, nous qui n’avons bougé que de 300 mètres en 22 ans !

Japon, Mari

Au Japon, la politesse et le raffinement atteignent des sommets. Mais, comme je l’avais remarqué lors de mon séjour linguistique en 1994, il est très difficile de briser la carapace. D’autant qu’on logeait principalement dans des Airbnb professionnels (pas de vrais appartements loués ponctuellement), et gérés à distance par des agents.

Seule exception, Mari, une ancienne collègue d’Aurélie, mariée à un Français et revenue au Japon après 10 ans en France. Sa double culture lui permet de juger ses compatriotes sans la condescendance qu’aurait parfois un occidental, et avec la finesse de celle qui connaît les us et coutumes de l’intérieur.

Hong Kong, une pause Française

Aurélie a juste envoyé un e-mail à une ancienne collègue qu’elle n’avait pas vu depuis 15 ans : « ce serait cool qu’on se voit à Hong Kong ! ». Et au lieu d’un simple dîner entre copines, c’est toute la famille qui a été hébergée une semaine par Charlotte !

Ce fut pour nous l’occasion de découvrir la vie des expatriés : bel appart avec vue sur la mer, petits plats français avec des produits ramenés de France, immense aire de jeux, quatre cours de tennis. Et cerise sur le gâteau, une nounou (philippine bien sûr) qui a gardé les garçons un soir. Notre première soirée à deux depuis trois mois !!!

L’assistante d’Alexandre, le mari de Charlotte, nous a même aidés à déposer notre dossier de visa pour la Chine !

Même si on n’est pas du genre à demander de l’aide, ça fait tellement plaisir quand elle est gentiment offerte. Merci !

Lijiang, Gorges du saut du Tigre, Shangri-La : Romane, Baudoin, Amandine et Loïc

Lijiang est une de ces villes-musées que la Chine protège des bulldozers après avoir détruit toutes les autres.

Nous déjeunons dans un resto au hasard (celui indiqué par l’auberge de jeunesse n’existe plus). Deux Français s’installent à la table d’à côté et on discute. Amandine et Loïc habitent près de Marseille (Séverin s’est régalé à imiter leur accent) et voyagent un mois et demie en Chine entre deux boulots.

On les convainc de venir avec nous aux Gorges du Saut du Tigre le Samedi plutôt que le Dimanche. Leur hôtel est à côté du nôtre (alors qu’il y en a 2000 à Lijiang !), ils prendront leurs places via notre hôtel.

Le lendemain, on croise d’autres Français à qui les premiers ont parlé de nous. Romane et Baudoin sont en stage à Shanghai et visitent la Chine les week-ends. Et eux aussi vont aux Gorges le Samedi !

On se retrouve huit Français dans le bus, plus deux Belges qui vont nous semer assez vite (ils font le trek en un jour, nous en deux jours).

Au final, c’est presque qu’une semaine qu’on va passer ensemble ! Il faut dire que la randonnée de la Gorge crée de sacrés liens !

Le paysage d’abord. Le fleuve Yangtze se faufile entre deux montagnes de plus de 5000 mètres ! Du sommet au fleuve, le dénivelé dépasse les 3000 mètres et à l’endroit le plus étroit, la vallée ne fait que 20 mètres de large. La légende dit qu’un tigre a réussi à la franchir.

La fatigue nous atteint tous à des degrés divers. Le trek fait 17 km, avec 900 mètres de dénivelé, principalement concentrés sur les 28 lacets de la mort… Alors Merri et Amandine se partagent deux chevaux pour la grimpette, Séverin parvient à gravir 20 des 28 lacets ! Le soir, à l’auberge Half Way, notre tablée de Français se réchauffe à coup de bières. On est trop crevés pour profiter du Yukulélé de Baudoin et des chants de Romane !

Mais surtout, le lendemain on se crée un même souvenir de peur et de vertige lorsqu’on marche une heure sur un chemin d’un mètre de large, à flanc de falaise, et 800 mètres à pic au dessus du torrent ! Aucun d’entre nous ne l’oubliera !

L’union fait la force, on parvient à affréter un bus pour Shangri-La en passant par les terrasses de Bashuitai. On récupère au passage les Belges et deux israéliens, ce qui fait bien baisser la note.

On prend un hôtel à Shandri-La tous ensemble (on est les seuls clients). Romane et Baudoin repartent le lendemain à Shanghai.

À Shangri-La, on n’est plus vraiment en Chine. Située à la frontière du Tibet, la ville culmine à 3200 mètres. Les visages, les plats, les maisons, les temples avec leurs drapeaux de prière ne ressemblent pas à ce qu’on a vu jusqu’à présent.

Les deux jours suivant, on alterne cours pour les garçons le matin (en attendant que la température repasse au-dessus de zéro), visite de la ville et de son monastère Tibétain et dégustation de plats à la viande de Yak avec Amandine et Loïc.

On ne se quitte qu’à Kunming, certains de nous croiser à nouveau en Chine, à Paris ou à Marseille.

C’est la première fois qu’on fait un bout de voyage avec des personnes qu’on rencontre sur place. Mais qu’est-ce que c’est sympa ! Faire connaissance, découvrir des Français plus exotiques que nos habituels bobos du 11ème, partager des sensations et des expériences nouvelles (on aurait pu mourir ensemble pendant le trek ! 😜), tout cela crée des liens forts.

Même si l’aventure n’a duré qu’une semaine, on se dit qu’on aura plaisir à se revoir pendant des années !

Laos, Katy, Fred, Ilan, Mattei, Cécile, Luc, Marion, Yohan

Je leur ai déjà consacré un article écrit à chaud. Depuis notre retour, ma première impression ne s’est pas démentie.

Avec Tarun et Pranjal qui sont venus nous voir à Paris, ce sont les seuls qu’on ait revus jusqu’à présent. Une fois les discussions d’anciens combattants tourdumondistes passées, nous avons assez vite embrayé sur nos vies nouvelles, et sur de nouveaux projets (un trek au Népal ?). Bref, plus que des rencontres autour du monde, de nouveaux amis !

Cambodge, Ampor

Je n’avais pas vu Ampor depuis au moins dix ans. On avait partagé les bancs de notre école de commerce à temps partiel en 2004-2005, puis elle était partie dans le pays de ses origines.

Encore une fois, la proposition de boire un verre s’est transformée en une invitation en bonne et due forme. Et comme à Hong Kong, son fils a laissé sa chambre aux garçons pour dormir avec sa mère.

Ampor travaille pour une association qui forme des enfants à des métiers qui manquent de main d’œuvre qualifiée. C’est ainsi que nous avons dîné dans le restaurant de l’association. Au menu, hamburger de crocodile (à mi-chemin entre la viande et le poisson, disons que c’est…intéressant), et steak aux fourmis rouges (l’acide formique procure une sympathique acidité à la sauce).

Ampor nous a aussi bien dépannés lors de notre départ raté pour la Birmanie. Nous avions fait notre demande visa trop tard, et nous n’avons pas pu embarquer ! Ampor devait quitter Siem Reap quelques heures plus tard. Qu’à cela ne tienne elle nous a laissé les clés de sa maison, des vélos et tout ce dont on avait besoin. La pilule du billet perdu et du séjour en Birmanie raccourci fut grâce à Ampor un peu moins difficile à avaler.

Australie, Sheryl

Sydney fut l’un de nos grand coups de cœur du voyage. Et Sheryl y est pour beaucoup.

C’est une amie des parents d’Aurélie, que l’on a vue épisodiquement en France (c’est loin l’Australie) dont on avait hébergé la fille quelques jours il y a bien longtemps.

Imaginez quelqu’un qui quitte son appartement pour aller dormir chez des amis et vous le laisser pour vous seuls ! Et quel appartement ! Immaculé, de très bon goût, avec une magnifique vue sur la baie de Sydney !

Quel plaisir de fut de se sentir chez soi (on a retrouvé le plaisir de cuisiner) ! Et Sheryl nous a trimbalés dans la ville, ses plages et ses musées. Le tout agrémenté de vin Australien et de longues discussions, le bonheur simple d’une vie qui ressemble à la nôtre à Paris, l’océan et les plages en plus !

Australie, Kettina

Retrouver une amie Française au bout du monde, ça fait un drôle d’effet !

Kettina est la soeur d’une copine de promo d’Aurélie. D’origine Cambodgienne, née en Allemagne, Kettina a vécu en France avant de rencontrer son mari en Allemagne, et de partir en Australie ! L’auberge espagnole version mondiale à elle toute seule !

Elle vit loin de sa famille (une soeur au Canada, une autre et ses parents en France) un american dream version Australienne. Même si les deux cultures (Américaine et Australienne) semblent proches, la version Wallabie est beaucoup plus saine, plus sportive.

A Melbourne, Kettina vit à quelques centaines de mètres de la mer. Une jolie maison avec barbecue (la base en Australie), un percolateur à café de compétition (pour le côté latin), des bières allemandes, des repas qui mélangent les influences…

Un mélange multi-culturel qui nous a permis une pause de calme après la longue Great Ocean Road !

Nouvelle-Zélande, Connor

Sur le ferry qui relie l’île du Sud à l’île du Nord, Aurélie repère un mec (mignon) dans la file d’attente du débarquement. On roule ensuite quatre bonnes heures avec notre camping-car, de nuit, sous la pluie.

Le but est d’atteindre l’un des rares free camps de la région de Wellington, pour y passer la nuit dans la nature. Une fois installés, au chaud sur notre banquette, on voit notre voisin se préparer à dîner. Il campe dans sa voiture, donc il cuisine dehors, sous la pluie. Aurélie qui a l’œil, reconnaît le jeune homme du ferry. Aussitôt prise d’un élan d’altruisme, elle l’invite à dîner. Même en camping-car, une famille française a toujours de quoi préparer de bons petits plats. On avait d’énormes steaks qu’on aurait eu du mal à manger seuls. Tout en papotant autour d’une bouteille de vin néo-zélandais, Connor nous a raconté sa vie, en californie, et maintenant en Nouvelle-Zélande depuis plus d’un an.

Mais ce qui nous marqués, c’est lorsqu’on l’a surpris au petit matin, en train de glisser une lettre sous un essuie-glaces de notre camping-car. Là où n’importe qui aurait au mieux écrit un merci, Connor nous a couverts de louanges, et souhaité tout le bonheur possible jusqu’à la fin des temps.

Merci Connor, on a gardé ton mot, le plus touchant de notre voyage (bon, c’est aussi le seul qu’on nous ait écrit) !

Tahiti, Guillaume, Eugenio, Chouchou

En 2009, j’ai reçu un email de nulle part… Bonjour, j’organise des conférences à Tahiti, et j’ai pensé à vous pour parler de la pub sur Internet. La conférence n’est pas rémunérée mais je paie l’avion et trois jours à Bora-Bora pour vous remettre du décalage horaire… Signé Guillaume

J’ai transféré l’email à Aurélie avec ce commentaire : j’hésite, un gros smiley ironique. Tu parles que je n’ai pas hésité !

Et si ma femme vient ? Elle paie l’avion mais l’hôtel est pris en charge.

Je signe le contrat, on achète un guide de Polynésie. Et deux jours après, Aurélie fait un test de grossesse ! On est en Mars, la conférence est pour Août, elle sera enceinte de 7 mois (de Séverin) ! Pas possible de faire 24 heures de vol !

Bref, je suis allé seul au paradis ! À Bora-Bora, il n’y a que des couples en voyage de noces. Personne ne m’a parlé pendant trois jours ! Et leurs regards ! Le soir au resto, où il n’y a que des tables de deux, en voyant leurs regards, je suis certain qu’ils se disaient : le pauvre, il s’est fait plaquer juste avant le mariage, mais il est quand-même allé faire le voyage de noces !

Depuis Guillaume et moi étions restés en contacts, mais je ne m’attendais pas à un tel accueil !

Ok, les colliers de fleur à l’aéroport, c’est classique. Mais Guillaume nous a hébergés, trimbalés, guidés ! Et quand on a galéré pour trouver une location à Moorea, Guillaume nous a trouvé la maison rêvée, celle de son frère !

Et ça ne s’arrête pas là ! Nos voisins à Moorea n’étaient autres que les parents de Guillaume ! On est invités, on goûte le noni…

Merci à vous d’avoir si bien personnifié l’accueil polynésien !

Papeete, île de Pâques, Chili, Bolivie, Pérou : Elodie et Romain

Croisés à l’aéroport de Papeete en partance pour l’île de Pâques, on a retrouvé Elodie et Romain avec d’autres français sur un site archéologique de l’île. Un dîner plus tard, on se donne rendez-vous pour le lendemain à l’aube, à l’autre bout de l’île, pour admirer le lever de soleil derrière un alignement de Moaïs, ces statues géantes uniques monde.

Cette fois, on prend leur numéro pour être sûrs de se retrouver à Atacama au Chili où on devrait tous se retrouver une semaine plus tard. On n’a même pas eu besoin de s’appeler ! San Pedro de Atacama s’articule autour d’une rue principale, on est tombés sur nos nouveaux amis dès le premier jour !

Ils venaient de réserver un tour de trois jours en Bolivie. On hésitait encore, mais la perspective d’aller à Uyuni avec eux nous a décidés !

Trois jours inoubliables, avec des paysages dingues, et le mal des montagnes qui pointe son nez à 5000 mètres d’altitude. Faire pipi sur l’altiplano par zéro degré, lorsqu’il n’y a pas un arbre pour se cacher à des centaines de kilomètres à la ronde, ça crée des liens. N’est-ce pas les filles ?

Nous partions en Argentine, Romain et Elodie continuaient en Bolivie. Rendez-vous fut pris pour le Pérou !

Retrouvailles un mois plus tard à Cuzco, cette fois, grâce à WhatsApp. On prévoit de visiter le Machu-Pichu ensemble. Mais l’estomac de Romain en décidera autrement. On ne les a toujours pas revus !

Stanford, Thibaut et Yseulis

On prend de mauvaises habitudes pendant un tour du monde. Ne pas réserver les hébergements en est une.

La plupart du temps ça se passe très bien. Sauf lorsqu’on se retrouve dans un pays cher, les USA, pendant une période de vacances, Juillet, et dans une zone touristique, la Californie.

À l’approche de San Francisco, on tâte le terrain. Airbnb, rien ! La ville, débordée par l’explosion des loyers, a interdit les locations de courte durée. On se rabat sur les hôtels, et là, gros choc, il ne reste que trois chambres dans tout San Francisco, à respectivement 700$, 1500$ et 2000$ la nuit !

Pour rappel notre budget quotidien est de 200€ pour nous quatre tout compris (hébergement, nourriture, déplacements…).

Même en poussant jusqu’à Oakland, célèbre pour son taux de criminalité, on ne trouve que des motels pourris à 500$ !

On casse la tirelire pour la première nuit, mais il nous reste deux nuits à gérer. Comme on a rendez-vous dans le Sud, on réserve un motel (déprimant) à San José.

Reste la deuxième nuit. Après avoir lancé un appel sur Facebook, je contacte Thibaut qui m’avait informellement invité un an et demie plus tôt. Thibaut et Yseulis sont les patrons d’une très belle boîte française, qu’ils ont développée aux USA depuis quelques années. Ils sont à Stanford, à mi-chemin de San Francisco et de San José.

L’invitation à dîner se transforme en « légère » incruste pour dormir une nuit. On passe une excellente soirée à papoter. Thibaut se montre très disponible (alors qu’ils sont à deux jours de leur retour en France !) et incroyablement curieux de notre voyage.

Le lendemain j’emmène son fils à la plage (Aurélie visite une plantation de menthe dans l’état de Washington).

Et lors de notre départ, Thibaut me sort cette phrase incroyable :  » Merci de nous avoir inclus dans votre tour du monde ! »

Thibaut nous reçoit à l’improviste, nous héberge, et c’est nous qu’il remercie !

Les rencontres d’Aurélie

Cet article ne montre que les personnes que j’ai rencontrées et qui m’ont marqué. Il y en a plein d’autres que je m’excuse de ne pas avoir cités ici (cet article est déjà le plus long du blog !).

Mais Aurélie a fait d’autres rencontres au cours de ses visites de plantations où je ne l’ai pas toujours accompagnée.

Elle est aussi restée en contact avec Mohamad rencontré en Iran, autodicdacte au français impeccable, et qui lui demande régulièrement par whatsapp le sens d’un mot ou la conjugaison d’un verbe difficile….

Merci !

On ne mesure pas à quel point on a besoin de copains, de famille, d’adultes à qui parler pendant un tour du monde. Nos yeux, nos oreilles et nos nez en ont pris autant qu’ils pouvaient. Mais sans vous tous, nos cœurs auraient été frustrés.

Lorsque vous nous avez hébergés, vous nous avez rendu service. Mais nos remerciements portaient encore plus sur votre présence et nos échanges que sur le coup de main.

Et tous nos compagnons de voyage, avec lesquels nous avons partagé quelques jours de trek, de jeep, de bateau, sachez que ces moments furent encore plus forts grâce à vous. Ils n’auraient pas eu la même saveur sans vous. Nos souvenirs, nos photos sont éternellement associés à vous !

Ces nouvelles amitiés du bout du monde ou du bout de la France devront s’entretenir. On verra, mais dans tous les cas, nous sommes tellement heureux de vous connaître !

Pendant ce voyage, on a compris une chose :

Notre planète est tellement belle, et c’est grâce à ses paysages sublimes, ses civilisations incroyables et ses habitants généreux !

Bilan du tour du monde

Quelques chiffres qui résument notre tour du monde :

  • 159 déplacements, en ne comptant que ceux qui nous ont conduit à changer de ville. Auxquels il faut ajouter quelques changements d’hôtel dans une même ville (plus quelques changements de chambre dans un même hôtel !) et tous les déplacements sur place pour nos visites.
  • 38 vols. Je préfère ne pas calculer notre bilan carbone…
  • 4 trains (seulement ☹️ car j’adore cette façon de voyager) dont trois de nuit en Iran, Inde et Chine.
  • Des tonnes de bus, dont 3 de nuit en Inde, en Birmanie et en Argentine. J’aime beaucoup les bus de nuit mais Aurélie n’est pas rassurée, surtout quand le chauffeur indien fait tout ce qu’il peut pour te faire croire en la réincarnation.
  • 5 traversées en bateau au Vietnam, en Australie, en Nouvelle-Zélande et sur le lac Titicaca !
  • Des locations de voiture avec chauffeur, lorsque ton permis de conduire ne te sert à rien, comme en Inde et que le chauffeur ne coute pas plus cher que les réparations que tu aurais payées si tu avais conduit !
  • Des locations de voiture sans chauffeur, au Japon, en Australie, en Polynésie, sur l’île de Pâques, en Argentine et aux USA.
  • Une location de camping-car, pendant un mois en Nouvelle-Zélande : 4000 km avec un bahut de 7 mètres et le volant à droite !
  • 150 étapes. Mais si on enlève les 28 nuits en camping-car, ça fait 122 hôtels, auberges, logements chez l’habitant, Airbnb, copains.
  • 122 fois, on a bouclé notre sac à dos ! Tous les trois jours !
  • Un chargeur de drone grillé en Inde. Un disque dur crashé au Japon.
  • 4 chapeaux, 5 paires de lunettes, un kway perdus. Et même en tour du monde, on a réussi à avoir des chaussettes orphelines !!!
  • À part une vingtaine de Smecta, 0 médicaments pendant un an. Les garçons n’ont pas eu le moindre rhume !
  • Environ 500 heures de cours, plus des tables de multiplication et des poésies pendant les transports.
  • 230 kilomètres de vol en drone.
  • 30 000 photos (plus que 10 000 à trier et à classer dans des albums papier, youppi !)
  • 400 go de vidéos de drone, toutes montées, ouf !
  • Des heures de rush de GoPro, autant sur nos iPhones et qu’il faudra trier…
  • 45 enregistrements sonores faits par Merri (chants dans une mosquée en Iran, hirondelles sur le porche du fort de Jodhpur…)
  • Des dizaines de belles rencontres.
  • 1 milliard de souvenirs !
  • 2 garçons à l’incroyable capacité d’adaptation.
  • 1 femme unique au monde…

Et maintenant on fait quoi ?

Tous les tourdumondistes le disent : le retour doit aussi se gérer.

On croît naïvement que, pendant le tour du monde, on va avoir du temps pour préparer la suite. Mais on oublie, ou on ne le sait pas encore, qu’on n’aura pas le temps. Quand on ne sait pas où on dormira demain, ni comment on ira dans telle ville après-demain, ce qu’on fera dans huit, six ou même deux mois nous semble inimaginable. Tant de paramètres nous sont inconnus : allons-nous tenir jusqu’au bout sans pépin de santé ? Allons-nous faire une rencontre qui va changer notre vie ? Allons-nous trouver l’endroit où l’on voudra passer les prochaines dix années ?

Le futur du retour nous semble donc trop éloigné pour être envisageable.

Et puis, on n’a pas envie ! Lorsque vous avez les pieds dans l’eau au bord d’un motu de Tahaa, comment vouloir se projeter dans un métro parisien ? Lorsqu’on visite les splendeurs des 14 couleurs de la région de Salta, pourquoi diable s’imaginer dans la grisaille parisienne ?

Non, le retour attendra ! Et d’ailleurs, on n’a pas envie de rentrer.

Mais il le faut bien, on a promis au garçons qu’ils retrouveraient leurs copains, qu’ils auraient de vrais professeurs, patients et pédagogues.

Et puis ça fait un mois qu’on bouffe les cochonneries des restos américains, grasses, sucrées et salées, et leur fromage en plastique ! Ah, le fromage, au moins une bonne raison de rentrer en France !

Alors, on suit le planning prévu. Quelques jours à New-York pour discuter de mon poste avec les collègues. Mais voilà, la boite a été rachetée, et personne ne sait quoi faire de moi.

Comme prévu, on rentre à Paris. À l’aéroport on se dit que tout a commencé au même endroit un an plus tôt. Et on n’y croit pas. C’est passé trop vite !!! Aurélie me dit qu’elle a le sentiment qu’on s’est juste endormis une nuit, et qu’on a fait un rêve, un très beau rêve. Et ce sentiment devient de plus en plus fort. Et si ce n’était qu’un rêve ? Et si on avait nagé en plein solipsisme ? Ou à l’inverse, on a acheté ce sacré motu, et on rêve sinon est rentrés à Paris ! Oui, c’est ça ! On a changé de vie !

Mais non, on a repris la même vie qu’avant. J’ai fini de monter mes vidéos de drone. Il ne reste que 10 000 photos à trier. Mais cela devient plus une corvée que l’occasion de se replonger dans l’admiration des beautés de notre planète.

Et puis tout ne se passe pas comme prévu. Je négocie mon départ du boulot, Aurélie doit trouver un autre bureau.

On repart à zéro.

Et maintenant on fait quoi ?

Je remonte une boîte ? Je cherche un boulot salarié ? Je fais du conseil ? Des investissements ? Tout est possible, mais comment se décider ?

Et Aurélie ? Le parfum est sans conteste l’industrie qui fait le plus grand écart entre l’extrême pauvreté des paysans indiens et l’extrême luxe des marques. Entre l’extrêmement concret de la terre, et l’extrêmement futile du marketing. Pas facile de revenir dans le monde du luxe.

Et pour notre famille, quel sera notre prochain rêve ? Quand on a accompli quelque chose qui nous tenait à cœur, on a un sentiment de vide. C’est ce que j’appelais le syndrome post-prépa : après les concours de math’spé, on n’a plus de but.

Déménager ? L’immobilier a continué sa fille progression pendant le voyage. Ça fait vraiment mal aux fesses de claquer autant… Alors on regarde les annonces mais on ne visite pas…

Depuis le retour, il y a déjà deux mois, on s’occupe, mais on ne fait rien, on ne construit rien. On cogite, on tourne en rond…

Combien de temps faut-il pour se relancer ???

Compilation de vidéos de drone

Pendant tout le voyage, dès qu’on avait une longue route à faire, en voiture ou en camping-car, on mettait cette musique, Opus d’Eric Prydz, à fond.

Ainsi est venue l’idée de l’utiliser comme trame pour compiler les plus belles images de drone du tour du monde.

Ça m’a valu un gros boulot de montage !

Conseil d’écoute : en plein écran, dans un fauteuil (la vidéo fait 9 minutes), avec la musique bien fort !

La version HD est disponible ici : https://m.youtube.com/watch?v=ZeKYL8ecaaM

Survoler les parcs nationaux américains sans les survoler

Comme dans tous les parcs nationaux, il est interdit de faire voler drone au dessus de Monument Valley et Bryce Canyon. Pour le Grand Canyon, j’avais choisi d’une part l’hélicoptère et d’autre part de filmer Little Colorado.

Cette fois-ci, j’ai testé une autre méthode, en pariant sur le poids du légal aux USA. Légalement, si on ne survole pas le parc, on respecte l’interdiction, non ? Donc j’ai décollé juste avant l’entrée du parc.

À Bryce, la vidéo ne montre pas l’immensité du site. Mais le petit exemple de colonne minérale que je filme donne une idée du spectacle qui vous coupe le souffle lorsque vous découvrez des milliers de telles structures sur le site complet. Et leur caractère vidéogénique fait un peu regretter encore plus de ne pas avoir pu voler dans le parc.

Idem en arrivant à Monument Valley. Les cheminées si caractéristiques des westerns de John Ford ne se limitent pas au parc. On les croise sur la route, au milieu de ce désert si plat que leur présence en devient incongrue. En filmant a quelques kilomètres du clou du parc, je crois avoir saisi l’essentiel.

Finalement, à quoi servent ces vidéos ? Je n’ai pas réalisé un reportage aérien des plus beaux endroits du monde. Ces vidéos n’ont d’autre ambition que de fixer des souvenirs familiaux, d’un point de vue certes différent, pas pas si éloigné de nos autres films à l’iPhone et à la GoPro.

Le montage et les choix de musique me permettent d’associer aux images les sensations et les émotions du moment. Leurs choix arbitraires n’ont pas de visée objective, juste apporter une touche personnelle.

Alors est-ce grave si je n’ai pas pu voler au dessus de Monument Valley ? Les autres souvenirs sont là : photos, dessins de Séverin… Que les vidéos montrent les plus beaux moments du voyage ou simplement leur périphérie, cela suffit largement !

Finalement, conscient de la gêne que provoque le vrombissement de mon moustique géant, je ne regrette pas de n’avoir pas trop dérangé les autres voyageurs dans leur contemplation des beautés du monde.

Et les 60 vidéos de drone vont suffire à éclairer les longues soirées d’hiver pour les 40 ans à venir !

Remake de la mort aux trousses

On avait prévu de ne pas voir un deuxième salar, après celui d’Uyuni, le plus grand du monde. Mais sur un coup de tête, à un croisement, on a pris à droite. Et c’est comme ça qu’on a dû prendre la Ruta de la Muerte le lendemain.

Pour ne pas refaire les mêmes photos de perspectives rigolotes qu’on avait faites à Uyuni, on a décidé de faire un remake de la célèbre scène de la Mort aux Trousses.

On s’est bien amusés jusqu’à ce qu’Aurélie teste la dureté du sel ! Pour ne pas se faire mal aux mains, elle a préféré amortir sa chute avec son menton ! Bien lui en a pris, elle aurait pu se faire mal, la pauvre !

Et le sel, ça piiiiiique !

Au final, la vidéo montée donne ça :

Au dessus du grand et du petit Canyon du Colorado

Dans les parcs de l’Ouest américain, l’usage des drones est interdit. Dès l’entrée, des panneaux l’annoncent, et d’autres, devant chaque point de vue, le rappellent au pilote étourdi qui aurait loupé les premiers.

Par ailleurs, les rumeurs sur les sites de drone parlent d’appareils saisis, d’amendes de 2000$. Et quiconque connaît un peu les US, sait que les autorités ne rigolent pas…

Lors de notre balade au Grand Canyon, nous sommes descendus de 800 mètres dans la gorge. Il nous fallait encore 6 heures de marche aller-retour pour accéder au Colorado ! Nous croyant seuls, j’ai sorti mon drone pour filmer ce paysage incroyable. Mais la proximité de la falaise et un problème de capteurs m’ont empêché de décoller. Heureusement ! Car cinq minutes plus tard, nous avons croisé une ranger qui m’aurait pris en flagrant délit.

Nous avons donc eu recours à deux subterfuges pour compenser cette interdiction. Survoler en drone le Little Colorado à la place du Grand Canyon, et faire un tour d’hélicoptère.

Pour se rendre compte de l’échelle de Little Colorado, il faut regarder les routes qui passent au bord. On n’atteint pas les 1600 mètres de profondeur et les 15 kilomètres de largeur du Grand Canyon, mais j’estime que la gorge fait peut-être 1000 mètres ! Et ça n’en reste pas moins un paysage incroyable !

L’autre option consiste à survoler le Grand Canyon en hélicoptère.

Conseil aux tourdumondistes : faites-le mais considérez que c’est hors budget tour du monde. Ça coûte un bras, c’est déraisonnable, mais ça vaut le coup !

Pour vous aider à faire votre choix entre drone et hélico, voici un petit comparatif :

  • L’hélico est légal alors que le drone est interdit.
  • Le Grand Canyon mesure 15 à 30 km de large, un drone ne pourra pas les traverser.
  • Dans un hélicoptère, toute la famille profite du spectacle, alors qu’en drone, je suis le seul devant mon écran à avoir l’impression de voler.
  • La caméra du drone est stabilisée, alors que ma GoPro vibre sur l’hélicoptère. J’ai dû stabiliser la vidéo au montage.
  • Sur le drone, on ne voit pas les hélices, ni les patins.
  • Lorsqu’on envoie le drone pour filmer, on n’est pas obligés d’avoir du Wagner (BO d’Apocalypse Now) dans les oreilles.

Bon, sérieusement, l’hélicoptère au dessus du Grand Canyon restera un de nos plus grands souvenirs du tour du monde ! Aurélie, placée à côté du pilote, a eu les larmes aux yeux devant tant de beauté grandiose !

Quant à la musique, Eddie Weber (BO de Into The Wild), et Muse, pour le côté cathédrale du Grand Canyon se sont imposés naturellement…

Mon drone, ce compagnon du tour du monde, plusieurs fois miraculé

Tout a commencé fin Juillet 2017. Nous dînons avec des amis en terrasse de Maria Luisa, la meilleure pizzeria de Paris, et je peux l’affirmer maintenant, du monde ! Le départ approche, plus que deux semaines…

Michelle me demande si je pars avec un drone. J’avais un Parrot, mais il est trop encombrant. Elle me montre des photos du Mavic de DJI. Je suis bluffé ! Je ne savais pas qu’un drone pouvait se replier pour ne mesurer que 8cm x 8 cm x 18 cm !!!

Elle me propose même de l’acheter à Shanghai (pour 500€ de moins qu’en France) où elle part la semaine suivante. 24 heures de réflexion, passées pour moitié à regarder les avis et les vidéos faites avec le Mavic, et pour moitié à retirer des affaires de mon sac à dos pour faire de la place (je ne suis pas à quelques caleçons et quelques t-shirts près !), et je lui donne mon go.

Le joujou arrive à Paris juste avant notre départ pour Toulouse, où je peux m’entraîner quelques jours. Et c’est parti !

Première peur, l’Iran. Le pays ne plaisante pas avec l’espionnage. Une semaine plus tôt, deux filles étrangères ont été arrêtées pour avoir fait un selfie sur lequel on voyait une centrale nucléaire au fond. À l’aéroport, je retrouve le cadenas de mon sac ouvert. Rien ne manque, il a peut-être été fouillé. Mais bras repliés, le Mavic ne ressemble pas à un drone. Ouf !

Par précaution, je ne sortirai pas le drone en Iran. Mais j’aurais peut-être pu, lorsque l’on est allés dans les montagnes de l’Alborz, à la recherche du galbanum. Nous étions loin de tout, mais on ne sait jamais, et je n’aurais pas voulu mettre notre hôte dans une situation délicate.

À part l’épisode du chargeur de batterie grillé, qui m’a obligé à en faire livrer un neuf à Paris, puis à le faire expédier au Sri-Lanka (merci Stan !) chez un client local d’Aurélie, qui rendait visite à sa mère à quelques kilomètres de notre hôtel, le drone a plutôt bien apprécié l’Inde. Mais je mesure maintenant les progrès que j’ai faits en pilotage et en montage entre les dernières vidéos et la toute première du tour du monde…

Sri-Lanka, Japon, je m’enhardis mais je ne prends que des risques modérés.

En Chine en revanche je déconne. Parti d’un bateau sur la rivière Li, je n’arrive pas à atterrir (le bateau est trop rapide), et je crashe le drone sur le pont. Heureusement sans blesser personne d’autre que moi (ça coupe les hélices !).

Puis je teste le vol à l’aveugle, en contournant bêtement une des montagnes de Yangshuo. Je ne vois plus le drone (normal), mais à un moment je n’ai plus de retour caméra ! Le mode Return to Home est paramétré pour monter de 30 mètres et éviter les arbres. Mais la montagne fait au moins 200 mètres ! Je continue tout droite en espérant éviter la montagne. Finalement il ressort de l’autre côté, et les images sont superbes !

Au Laos, je crois vraiment l’avoir perdu. Trompé par le reflet de l’eau, je pense que le drone a quitté la rive, et je le fais monter. Il se coince dans un arbre, tombe, se retient par une petite branche ! Énorme coup de chance, il ne tombe pas dans l’eau, et reste suspendu à une hauteur qui me permet de le récupérer avec un lasso bricolé au bout d’un bambou !

Je continue de prendre de plus en plus de risques, montant à la verticale le long d’une cascade en pleine végétation laossienne. Mais tout se passe bien au final.

En Birmanie, c’est avec la police que je joue à cache-cache. Les drones sont interdits à Bagan, mais le spectacle des 2000 temples étalés sur des dizaines de kilomètres carrés demande une vue aérienne. Alors, pour tromper d’éventuels poursuivants, je rentre en survolant la rivière et pas en ligne droite…

En Australie, dans les Blue Mountains, j’ai à nouveau eu beaucoup de chance. C’est seulement en montant la vidéo que j’ai vu que le drone a survolé de trèèès près le câbles du téléphérique ! A un mètre (?) près je pouvais heurter le téléphérique. Il n’aurait pas eu mal, mais j’aurais ainsi contribué à l’interdiction des drones dans les sites les plus beaux.

En Nouvelle-Zélande, de peur de perdre le drone depuis une falaise haute de plusieurs centaines de mètres, j’ai retiré la carte SD avec ma vidéo du volcan Tongariro. Ma prudence m’a joué un sale tour, ce n’est pas le drone que j’ai perdu, mais la carte !!!

À Moorea, j’avais repéré une averse qui se dirigeait vers nous. Mais c’est en voyant des gouttes s’écraser sur la caméra que j’ai compris que le drone était sous la pluie ! Mais j’ai pu filmer un arc en ciel de près dans un décor de rêve !

Au Chili, lors de mon premier vol à plus de 4000 mètres d’altitude, j’ai testé une nouvelle façon de perdre un drone. Avec le peu de portance de l’air et un peu de vent, le drone n’arrivait pas à rentrer ! J’ai dû le poser en urgence et le chercher à pied.

Vers Salta, j’ai poussé le vice jusqu’à voler dans une faille géologique large de seulement deux mètres à l’entrée. Le manque de luminosité a complètement perturbé le système de stabilisation du drone. Il était incapable de rester immobile et partait à droite ou à gauche ! Il dérivait constamment vers les bords de la faille ! J’ai dû le ramener en urgence en le pilotant manuellement. J’en ai conçu le plus grand respect pour les pilotes d’hélicoptère qui stabilisent leur appareil sans les multiples capteurs dont mon drone est équipé !

Aux USA, le drone est interdit dans les parcs nationaux. Il paraît que l’engin est saisi, et l’amende est élevée (2000$ ?). Dans le Grand Canyon, après deux heures de descente, j’ai quand-même tenté ma chance. Mais un problème d’étalonnage de capteurs et l’absence de signal GPS (on était au milieu de 1600 mètres de falaise) m’ont dissuadé de décoller. Je veux bien voler avec un système défaillant mais deux, ça fait beaucoup ! Et bien m’en a pris ! Cinq minutes après, nous avons croisé une ranger qui descendait. Elle n’aurait pas pu nous louper !

Contre toute attente, le drone est revenu, entier. J’ai cassé six hélices, il a pris pas mal de poussière. Mais il marche encore parfaitement !

Il a volé 232 km, soit plus de 29 heures, avec une altitude maximale au décollage de près de 4700 mètres ! 256 vols en 365 jours ça semble beaucoup mais je l’ai posé plusieurs fois à chaque sortie, ne serait-ce que pour changer la batterie.

Et à force de montrer mes vidéos partout dans le monde, j’ai dû générer pas mal de ventes de Mavic !

Mais la remarque la plus bête du voyage revient à un canadien qui m’a dit avoir le même drone que moi. Je lui ai demandé pourquoi il ne volait pas ce jour-là. Il m’a répondu « je n’ai pas pu l’emmener, il est resté au Canada. Vous comprenez, je ne suis pas en vacances, moi, je fais un tour du monde ! »

Merci Michelle de m’avoir montré et acheté ce drone. Il a complètement changé les images que nous garderons du tour du monde !

Kalaw et Mandalay en drone

Pour rejoindre le lac Inlé, on choisit de faire un trek de deux jours. Emmenés par un guide, Khun Loon Kyi, qui régale les enfants avec des balles en roseau et ses herbes-javelots, nous marchons dans des paysages campagnards.

Une nuit chez l’habitant nous permet de mesurer notre confort occidental. Les toilettes sont à l’extérieur, lorsque les nuits birmanes sont fraîches, agrémentées d’araignées et avec un bac d’eau comme chasse d’eau. Je crois que c’est ce jour-là que j’ai compris que ces considérations matérielles ne pèsent pas lourd, face à l’expérience de ces journées mémorables.

C’est la saison des piments, dont les champs regorgent et qui sèchent au soleil. Les derniers kilomètres nous mènent au lac Inlé, dont nous ne savons pas encore qu’il sera l’une de nos étapes préférées.

La région de Mandalay a connu plusieurs capitales. Chaque roi voulant imposer sa marque, une nouvelle ville était construite à quelques kilomètres de la précédente. On fait donc un tour d’une journée en voiture.

La pagode géante fut le projet pharaonique du roi Bodowpaya en 1790. Il voulait ériger une pagode de 150 mètres de haut pour abriter une dent de Bouddha. Une usine de briques fut donc créée près du site. À la mort du roi, le projet fut abandonné alors que la pagode ne mesurait que 50 mètres de haut. Les tremblements de terre l’ont transformée en un tas de briques gigantesque. Mais quel tas de briques !

Pour finir, le pont U-Bein, le plus long pont en teck du monde ! À la mousson, ses piliers baignent entièrement dans le lac. Long de 1200 mètres, le pont fut construit en 1849 avec le teck d’un palais détruit. Ce qui donne une idée de la longévité de ce bois imputrescible !