Tous les tourdumondistes le disent : le retour doit aussi se gérer.
On croît naïvement que, pendant le tour du monde, on va avoir du temps pour préparer la suite. Mais on oublie, ou on ne le sait pas encore, qu’on n’aura pas le temps. Quand on ne sait pas où on dormira demain, ni comment on ira dans telle ville après-demain, ce qu’on fera dans huit, six ou même deux mois nous semble inimaginable. Tant de paramètres nous sont inconnus : allons-nous tenir jusqu’au bout sans pépin de santé ? Allons-nous faire une rencontre qui va changer notre vie ? Allons-nous trouver l’endroit où l’on voudra passer les prochaines dix années ?
Le futur du retour nous semble donc trop éloigné pour être envisageable.
Et puis, on n’a pas envie ! Lorsque vous avez les pieds dans l’eau au bord d’un motu de Tahaa, comment vouloir se projeter dans un métro parisien ? Lorsqu’on visite les splendeurs des 14 couleurs de la région de Salta, pourquoi diable s’imaginer dans la grisaille parisienne ?
Non, le retour attendra ! Et d’ailleurs, on n’a pas envie de rentrer.
Mais il le faut bien, on a promis au garçons qu’ils retrouveraient leurs copains, qu’ils auraient de vrais professeurs, patients et pédagogues.
Et puis ça fait un mois qu’on bouffe les cochonneries des restos américains, grasses, sucrées et salées, et leur fromage en plastique ! Ah, le fromage, au moins une bonne raison de rentrer en France !
Alors, on suit le planning prévu. Quelques jours à New-York pour discuter de mon poste avec les collègues. Mais voilà, la boite a été rachetée, et personne ne sait quoi faire de moi.
Comme prévu, on rentre à Paris. À l’aéroport on se dit que tout a commencé au même endroit un an plus tôt. Et on n’y croit pas. C’est passé trop vite !!! Aurélie me dit qu’elle a le sentiment qu’on s’est juste endormis une nuit, et qu’on a fait un rêve, un très beau rêve. Et ce sentiment devient de plus en plus fort. Et si ce n’était qu’un rêve ? Et si on avait nagé en plein solipsisme ? Ou à l’inverse, on a acheté ce sacré motu, et on rêve sinon est rentrés à Paris ! Oui, c’est ça ! On a changé de vie !
Mais non, on a repris la même vie qu’avant. J’ai fini de monter mes vidéos de drone. Il ne reste que 10 000 photos à trier. Mais cela devient plus une corvée que l’occasion de se replonger dans l’admiration des beautés de notre planète.
Et puis tout ne se passe pas comme prévu. Je négocie mon départ du boulot, Aurélie doit trouver un autre bureau.
On repart à zéro.
Et maintenant on fait quoi ?
Je remonte une boîte ? Je cherche un boulot salarié ? Je fais du conseil ? Des investissements ? Tout est possible, mais comment se décider ?
Et Aurélie ? Le parfum est sans conteste l’industrie qui fait le plus grand écart entre l’extrême pauvreté des paysans indiens et l’extrême luxe des marques. Entre l’extrêmement concret de la terre, et l’extrêmement futile du marketing. Pas facile de revenir dans le monde du luxe.
Et pour notre famille, quel sera notre prochain rêve ? Quand on a accompli quelque chose qui nous tenait à cœur, on a un sentiment de vide. C’est ce que j’appelais le syndrome post-prépa : après les concours de math’spé, on n’a plus de but.
Déménager ? L’immobilier a continué sa fille progression pendant le voyage. Ça fait vraiment mal aux fesses de claquer autant… Alors on regarde les annonces mais on ne visite pas…
Depuis le retour, il y a déjà deux mois, on s’occupe, mais on ne fait rien, on ne construit rien. On cogite, on tourne en rond…
Combien de temps faut-il pour se relancer ???
C’est peut être le moment de transmettre tous vos conseils et bons plans à une famille de votre quartier en mode préparation pour un départ en juillet? 😁
Anne ou Frederique doivent se charger de nous présenter…
A bientôt autour d’un apéro ou d’un café!
En attendant, je continue de lire vos articles et visionner vos vidéos !
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Avec plaisir ! Peux-tu me donner des coordonnées par la page contact ?
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