Pour rejoindre le lac Inlé, on choisit de faire un trek de deux jours. Emmenés par un guide, Khun Loon Kyi, qui régale les enfants avec des balles en roseau et ses herbes-javelots, nous marchons dans des paysages campagnards.
Une nuit chez l’habitant nous permet de mesurer notre confort occidental. Les toilettes sont à l’extérieur, lorsque les nuits birmanes sont fraîches, agrémentées d’araignées et avec un bac d’eau comme chasse d’eau. Je crois que c’est ce jour-là que j’ai compris que ces considérations matérielles ne pèsent pas lourd, face à l’expérience de ces journées mémorables.
C’est la saison des piments, dont les champs regorgent et qui sèchent au soleil. Les derniers kilomètres nous mènent au lac Inlé, dont nous ne savons pas encore qu’il sera l’une de nos étapes préférées.
La région de Mandalay a connu plusieurs capitales. Chaque roi voulant imposer sa marque, une nouvelle ville était construite à quelques kilomètres de la précédente. On fait donc un tour d’une journée en voiture.
La pagode géante fut le projet pharaonique du roi Bodowpaya en 1790. Il voulait ériger une pagode de 150 mètres de haut pour abriter une dent de Bouddha. Une usine de briques fut donc créée près du site. À la mort du roi, le projet fut abandonné alors que la pagode ne mesurait que 50 mètres de haut. Les tremblements de terre l’ont transformée en un tas de briques gigantesque. Mais quel tas de briques !
Pour finir, le pont U-Bein, le plus long pont en teck du monde ! À la mousson, ses piliers baignent entièrement dans le lac. Long de 1200 mètres, le pont fut construit en 1849 avec le teck d’un palais détruit. Ce qui donne une idée de la longévité de ce bois imputrescible !