Ça commençait pourtant bien : une escadrille de moineaux, un troupeau de vigognes (sorte de lamas sauvages), un renard pour nous accueillir au col à près de 5000 mètres…
Mais ce qu’on ne savait pas, c’est que cette route, la Route Nationale 40 (si, si ! Nationale !) n’était autorisée qu’aux 4×4. Cette route doit commencer à Ushuaia au moins, car on l’a suivie de son kilomètre 4630 au kilomètre 4500 !
Arrivés à Salta deux jours plus tôt, on a improvisé notre séjour dans la région. Suivant les recommandations de trois Françaises, on a envisagé d’emprunter la Ruta 40 de San Antonio de Las Cobres à Cachi.
Puis on a changé d’avis, et on a dit au loueur qu’on n’allait pas à San Antonio. Les françaises, elles, en ont parlé au loueur, qui leur a formellement interdit d’y passer ! Mais le nôtre ne nous a pas informés, puisqu’on ne devait pas la prendre…
Enfin, en arrivant au croisement où il fallait choisir entre Salta et San Antonio, on a encore changé d’avis. 106 kilomètres de piste en tôle ondulée, pour arriver à San Antonio, à 3800 mètres d’altitude. Mauvaise nuit avec la fameuse barre au crâne due à l’altitude, et on part vers Cachi.
Tout avait bien commencé, donc. Même la descente après le col débutait en douceur. Mais petit à petit, la pente s’est creusée et la route rétrécie. A certains virages, la roche était à 20 cm des portes à droite, et le ravin à 20 cm des roues à gauche ! Et quel ravin ! À la louche au moins 300 à 500 mètres de chute (300 ou 500, le résultat est le même).
Sans compter sur les rochers au milieu de la route, qu’Aurélie devait porter et jeter dans le ravin ! Elle ne me dira d’ailleurs pas jusqu’où elle a vu le rocher rouler pour ne pas me faire flipper..
Puis, on a dû traverser des ruisseaux gelés. L’un d’eux nous a obligés à descendre casser la glace à coup de pierre pour ne pas que la voiture se retrouve coincée ! Dans la vidéo, on nous entend analyser la situation avant de descendre casser la glace !
En descendant, la glace s’est transformée en eau. Ouf, sauvés ! Mais non ! À chaque croisement le ruisseau grossissait, et il fallait passer en force pour ne pas noyer le moteur ! Parce qu’il faut préciser qu’en quatre heures de route, nous n’avons pas croisé une seule voiture ! Et cas de panne, cela voulait dire qu’on passait certainement la nuit à 4500 mètres, par -15 degrés au mieux !
Et faire demi-tour ? Pour repasser les virages serrés à flanc de falaise ? Et revenir à la nuit tombante dans ce bled de San Antonio ?
La première vidéo a été filmée à l’iPhone, au travers du pare-brise (Aurelie se serait gelé les mains en ouvrant les vitres). On voit des reflets, mais tant pis… Le montage alterne des passages en accéléré avec d’autres à vitesse normale. Normale veut dire en première vitesse, à 10 km/h maximum. Arrivé en bas, j’ai dit à Aurélie que je n’avais jamais été aussi content de passer la troisième vitesse ! Mettez le son à fond pour profiter des dialogues d’Audiard…
Mais je dois avouer que cette route est la plus belle où j’ai conduit de toute ma vie. Les paysages ont changé 10 fois au moins ! Et à chaque fois, on disait « p… que c’est beau ! »
Avant de partir, j’avais filmé le viaduc de ce qui fut le plus haut train du monde dans les années 1930 (4300 mètres), el tren a las nubes, le train dans les nuages.
Mais sur la ruta de la muerte, je n’ai pu sortir le drone que vers le bas, à cause du vent (plus de 100 km/h au col), et de la faible portance de l’air. Mais quelles vues !
Pour la deuxième fois du voyage, j’ai eu vraiment peur. Mon pied tremblait sur les pédales, mes mains transpiraient, les enfants n’avaient pas le droit de parler pour ne pas me déconcentrer.
On est en sortis vivants. Et les paysages nous ont payés en retour.
Alors fallait-il y aller ? Si on avait su que les voitures de tourisme n’étaient pas autorisées, on se serait abstenus.
Mais rétrospectivement, j’avoue avoir adoré conduire sur cette route, qu’on appelle maintenant avec les enfants : « la ruta de la muerte », la route de la mort…
Heureusement que vous rentrez bientôt, les copains ! Le 50 vous attend de pied ferme ! Bisous à vous 4 !
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On vous aime beaucoup mais on n’est pas pressés !
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Comme je vous comprends !! bisous à vous
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Cela fait 11 mois que je stresse pour vous… alors en lisant ce post j ai eu mes plus grandes sueurs froides aussi 😱!
Ne prenez plus de risque 😉.. on a hate de vous revoir bientot 😁!
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On fait gaffe, promis !
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COMME CECILE !!!!! HEUREUSEMENT QUE JE LE LIS A POSTERIORI….. PLEASE NO RISK !!!
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ET ENCORE !!! je n’avais pas regardé les vues du drone !!!!l les fous ,,,, no more ,,,
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Wow! j’imagine le flip…
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