Un motu est un îlot corallien, situé entre le lagon et l’océan. Nous avions prévu de dormir dans une pension sur un grand motu en face de Tahaa, l’île vanille.

Face à notre bungalow, on voyait un autre petit motu. Sous forme de blague, on demande au propriétaire de la pension s’il est à vendre. Il nous répond que oui ! Il connaît le prix, et même le propriétaire. Le motu est vendu avec 21 hectares en face, sur Tahaa.

Le lendemain, nous envoyons le drone voir le fameux motu d’en haut. Et là, on est bluffés ! Le motu coche toutes les cases que l’on peut espérer d’un paradis isolé en Polynésie. Couvert de cocotiers, avec de belles plages de sable et le lagon turquoise tout autour.

On décide d’emprunter le bateau de la pension pour aller le voir de plus près. En route, on délire sur un projet de plantation de vanille et de tiaré sur les 21 hectares, avec une villa sur le motu…

Arrivés sur place, c’est encore mieux qu’on le pensait ! Le motu sert d’escale déjeuner pour des tours de lagon, et accueille des mariages. Un tuyau apporte de l’eau douce depuis l’île, des toilettes sont installées, un groupe électrogène permet d’éclairer les dîners.

On est presque seuls. Une femme et son fils de 25 ans profitent comme nous de la beauté du lieu. Les enfants partent observer les poissons dans le lagon pendant qu’Aurélie et moi faisons le tour du propriétaire. On pourrait faire des chambres ici, le bar déjà en place se trouve exactement au meilleur endroit pour jouir du coucher de soleil sur le lagon. Il y a du boulot, mais rien d’infaisable.

Entre temps, la photo du motu qu’on avait postée sur Facebook a reçu de nombreux soutiens d’amis : Achetez-le ! Je participe ! Je te fais les plans de la maison !

Ce qui n’était au départ qu’une blague devient un projet délirant. Il est extrêmement improbable qu’on puisse le mener au bout, mais le seul fait d’y réfléchir nous fait du bien.

L’après midi, une dizaine de personnes venues de voiliers ou participant à des tours organisés viennent se prélasser sur la plage convexe. On laisse partir les touristes et on se retrouve seuls sur ce bout de paradis pour savourer le coucher de soleil !

On ne le quitte à regret que lorsque la visibilité commence à rendre la navigation entre les coraux aléatoire…

Le soir, on regarde les vidéos de drone, et on se dit que c’est beau de rêver…

Alors, on l’achète ce motu ?