Comment la Chine agrandit ses monuments 

On avait été sensibilisé lors d’une conférence de Charles Chauderlot : la Chine a détruit et continue de détruire son histoire.

Chauderlot expliquait que des statues devant des palais de Mandarins à Pékin, avaient survécu à la révolution culturelle en étant noyées dans des blocs de plâtre. Mais qu’elles n’avaient pas survécu aux bulldozers de la modernisation de la ville.

Il ne reste à Pékin qu’un seul Hutong, ces quartiers populaires en briques, ou l’on trouvait aussi des palais magnifiques. Le Utong de la place Tien An Men est conservé à titre d’exemple. Je suppose que celui où j’ai pris ma cuite mongole en 2002 n’existe plus…

L’architecture n’est pas la seule touchée. L’habillement aussi n’a plus rien à voir avec les habits traditionnels tels qu’on les représente dans Tintin et qu’on a vus dans une exposition de photos prises par les Français qui ont construit une voie de chemin de fer entre le Vietnam et Kunming au début du 20ème siècle.

En parallèle, le tourisme de masse Chinois se développe. Et en Chine, « masse » veut dire quelque chose ! Les paysages emblématiques de la Chine deviennent une étape incontournable, comme une certaine vue des montagnes de Yangshuo, reproduite des milliards de fois sur les billets de 20 Yuan. Pas étonnant donc que les bateaux se suivent sur la rivière Li !

À Guilin, la vieille ville sent le neuf. Elle n’est pas désagréable mais les murs sont trop parfaits, les toits nickel, les pavés sans défaut. À voir les maisons en cours de destruction le long des remparts, on comprend que la vieille ville s’agrandit…

À Lijiang, on se sent dans un Disneyland chinois : la ville est magnifique, les façades des maisons de bois sont couvertes de magnifiques sculptures. Mais on se marche dessus dans le centre. La ville déborde de touristes chinois, qui semblent se raccrocher à leur passé perdu. Impossible ici de savoir si une maison est vieille ou moderne. Le charme prend, mais on ne sait jamais si on ne serait pas victime d’une supercherie au faux vieux…

À Jianshui, le jardin de la famille Zhu couvre plusieurs hectares et compte 240 pièces réparties dans diverses maisons séparées par des cours.

Dans le jardin, on découvre la ville moderne qui l’entoure avec ses immeubles modernes. Au fond du jardin, des panneaux font penser que les constructions modernes vont continuer et que la vue sera gâchée dans quelques années. Mais c’est tout le contraire ! Des nouveaux bâtiments « à l’ancienne » sont en cours de construction ! Ils viendront partiellement cacher la ville nouvelle.

Mais surtout, ils permettront d’augmenter la capacité d’accueil du site et de réduire les embouteillages piétons de la partie ancienne.

La Chine a tellement détruit ses monuments qu’elle ne peut plus faire face à l’afflux de touristes dans les rares lieux qui subsistent. Alors elle les agrandit, sacrifiant l’authenticité à la recherche de ses origines perdues.

2 réflexions au sujet de « Comment la Chine agrandit ses monuments  »

  1. Que devrais-je dire face å ma Chine de 1965 !!! J ai connu les remparts encerclant le vieux Pekin , les hutongs avec les belles cours intėrieures gardėes å l entrėe par des dragons de pierre , le fabuleux quartier des batteleurs….et le quartier des antiquaires ,le soir sans lumière !!!! Très peu de voitures !!! Des charettes å roues pleines chargėes de monticules de choux !!!!
    Combien de sięcles ai-je vėcu ?!!!!

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