1600 temples bouddhistes, 400 sanctuaires shinto, le palais impérial, la rivière Kamogawa… Le tout à la plus belle période de l’année, lorsque l’automne allume les érables du Japon.
On pourrait passer un mois à se balader ici, tant la liste des beautés est infinie.
Infinie, comme la bibliothèque de Babel pour Borges. On peut relire un livre à l’infini, il n’est jamais le même. Il se nourrit de notre vie, de nos autres lectures, de couleur de l’instant présent.
Les jardins de Kyoto sont infinis.
Ils changent en fonction de la saison : neige, cerisiers en fleur, pluie, brouillard, érables en feu…
Ils changent jour après jour quand les feuilles rougeoient, puis jaunissent, puis tombent.
Ils changent en fonction de l’heure de la journée : les mousses du jardin du Pavillon d’Argent (ginkakuji) suivent la moindre bosse du relief. Elles sont débarrassées de tout brin d’herbe, et balayées tous les jours. Lorsque le soleil couchant devient rasant, elles forment des taches d’ombre vert foncé et de lumière vert tendre qui dansent en quelques minutes.
Les jardins changent aussi lorsqu’on se promène, et que l’on voit les différents plans d’arbres, d’étangs, d’îles sous différents angles.
Ils changent en quelques mètres, il suffit de se retourner pour découvrir une petite motte couverte de mousse qu’on ne distingue qu’à son ombre.
Les jardins de Kyoto sont infinis.
Alors, face à cet infini, que pèsent nos matinées passées à faire cours ? Quitte à ne pas tout voir, autant en profiter pour consacrer du temps aux enfants ! Ok, ce n’est qu’une argutie théorique pour me rassurer, car on est assez frustrés de ne pas pouvoir plus visiter. Mais bon, on se rattrape à ce qu’on peut…
Donc on ne visite que l’après-midi, à partir de 2h, sachant que le soleil se couche vers 4h30, et que les sites ferment à 5h.
Pourtant, on aime bien faire l’école à l’extérieur des hôtels ou des appartements.
Dans les plantations de thé à Munnar, au Sud de l’Inde, sur un rocher de granit, Merri avait bien aimé sa nouvelle salle de classe.
Parfois, faire cours n’est pas possible quand la nature a décidé de nous emmerder. Au Sri-Lanka, alors qu’on cherchait un restaurant pour le petit déjeuner avant une matinée de cours, on a croisé des tortues géantes a quelques mètres de la plage.
Là, on ne peut plus lutter. Et ce serait d’ailleurs dommage de priver les garçons (et leurs parent) d’une telle expérience ! Tant pis pour les cours…
A Nara, on est partis pour une journée dans le parc. On avait pris des sandwiches, les iPads et les cahiers de cours.
Mais on est tombés sur ça :
Des centaines de daims qui vous mangent dans la main, ou vous poussent doucement les fesses pour réclamer un biscuit. Il aurait jamais été impossible de se concentrer, on n’a même pas essayé de faire cours…
Avoir les trésors de Kyoto à portée de main et rester dans son petit appartement, c’est pour moi le symbole du home schooling autour du monde.
Ceci dit, pour faire court, vous avez beaucoup de mérite (et de courage)!
Lors d’un tour du monde ce doit être très facile de trouver de multiples raisons pour ne pas faire cours…
Alors bravo!
Je suis ravie de découvrir la suite de vos aventures. Moi je rentre juste d’Australie (Nord et Ouest cette fois), où les troncs blancs des gommiers ( il existe une variété à senteur citronnée, « lemon scented gum tree ») contrastent superbement avec l’ocre et le rouge des canyons. Et le printemps a installé ses tapis de fleurs sauvages dans les parcs nationaux.
Mais vous me donneriez presque envie d’aller au Japon!
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Ah Christiane ….insassiable voyageuse !!! Je te reconais bien lå !!
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