C’est un incontournable de Jaisalmer : le safari dans le désert. Il peut prendre la forme d’une simple balade en dromadaire, ou d’un vrai voyage de plusieurs jours (la pommade pour les fesses n’est pas fournie). Dans tous les cas, c’est une attraction touristique, donc on a tendance à penser qu’elle n’a pas sa place dans un tour du monde.
Mais on est encore un peu des touristes. Et on se dit que l’expérience de dormir à la belle étoile marquera les enfants. Et que les parents n’ont pas eu beaucoup d’occasions de dormir sous la voute étoilée non plus. Et que, merde, nous aussi, on a le droit de se faire dandiner sur la bosse instable d’un dromadaire !
Donc on a opté pour la formule : promène-couillon + nuit dans le désert. Et c’était génial !
On a commencé à se faire balancer par les bestioles à bosse vers cinq heures. « Pas stable » et « qui gratte » (les surnoms que leur ont donné les enfants) avançaient lentement, d’un pas chaloupé. On se dit que le mal de mer guette, tellement le mouvement suit un balancier régulier.
Les pattes des dromadaires sont impressionnantes : larges, plates, on a hâte de les voir à l’oeuvre (voir la vidéo dans le post d’Aurélie) dans le sable, pour vérifier qu’elles ne s’enfoncent pas et dire comme tout le monde que la nature est bien faite.
On est avec un Français, Niko, qui troque hébergement contre coups de mains depuis trois mois. Six mois par an, il travaille dans la restauration à Courchevel, et il voyage le reste du temps. Il aide des hôtels à se préparer à la rentrée, il leur fait des vidéos de promotion. Bref, il se rend utile, et fidèle à ses valeurs de développement durable, de donner du sens à ce qu’on fait, de non financiarisation des relations, etc. On lui a donné nos vidéos de drone de Jaisalmer, pour qu’il les réutilise pour faire la pub de la ville et de ses hôtels.
Aujourd’hui, il complète son arsenal vidéo avec le safari dans le désert. Armé d’un iPhone et d’un stabilisateur DJI (même marque que notre drone), il filme en marchant, en courant, en timelaps (une image par seconde puis en accéléré pour filmer un coucher de soleil), à dos de chameau (sans stabilisateur, c’est vraiment dur de filmer ou de prendre des photos sur ses trucs !).
Le bivouac se fait sur une des bandes de sable qui strient le désert du Thar (voir la vidéo du drone). On s’y installe juste avant le coucher du soleil (ils sont bien rodés !). Et le spectacle commence.
Je sors mon drone (aucun militaire à l’horizon), pas de fils électriques où m’accrocher. Juste le risque du sable, très fin, qui je pense ne ferait pas bon ménage avec l’électronique.
On prend l’apéro (une bière fraîche arrivée on ne sait comment) pendant que les chameliers cuisinent. Les enfants creusent le sable qui garde à vingt centimètres de profondeur l’humidité des pluies du début de semaine.
Soudain Merri court vers nous : « Un scorpion ! Un scorpion vient d’entrer dans notre trou ! ». J’arrive en courant, mais j’avoue que je ne le croyait qu’à moitié. Et là, je vois un scorpion vert et jaune, d’au moins dix centimètres queue repliée qui se planque dans la galerie creusée par les garçons ! Les guides l’enterrent en refermant le trou (je pense que ça ne lui a pas fait grand-chose) et nous expliquent que seuls les petits noirs sont dangereux. D’accord, mais quand-même, ça fera une sacré histoire à raconter aux copains. D’ailleurs, à cette heure, ils sont à l’école !
Le dîner est tellement bon qu’on jugerait qu’ils sont venus avec des plats tous faits !
Comme dans une veillée scout (enfin, j’imagine), on se raconte des histoires, des énigmes (un homme entre dans un restaurant, mange du perroquet, et se suicide), pendant que la lune se lève et que les étoiles s’allument malgré cette conne de lune qui éclaire trop !
En pleine nuit, Aurélie me réveille : la lune s’est couchée, et on voit enfin le ciel comme on en rêvait. La nébuleuse d’Orion est visible à l’oeil nu. Quand je pense qu’il faudra que j’attende l’hiver 2018-2019 pour la voir avec mon télescope !
Le lendemain, je sors à nouveau mon drone, et filme la famille qui se réveille. Je tente aussi une carrière de reporter animalier, en envoyant le drone filmer des antilopes à quelques centaines de mètres du camp. Mais rien à faire, impossible de les voir avec le retour vidéo sur mon téléphone. Pour la carrière, je vais devoir rester dans les technos internet.
On repart en dromadaire, et on visite le village des guides. Un vieux avec une gueule incroyable refait le monde avec Aurélie, qui ne comprend évidemment pas un mot !
J’ai fait une photo des enfants avec leur iPad dans le désert, pour la sous-titrer « école, jour 2 ». Mais c’était optimiste… On n’a pas pu les faire bosser dans le désert, et pendant le trajet en voiture l’après-midi, on a vite compris que Séverin n’était pas compatible avec la lecture en roulant. Une journée à rattraper, donc !
Mais ça valait le coup, non ?
Eh bien nous, ce soir; on va manger à la nouvelle pizzeria de la rue Bichat ! Quelle aventure !
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Sinon, la photo du vieux est digne d’une couverture de National Geographic. Sublime…
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C’est vrai qu’elle est franchement belle la photo du « vieux ». Il doit en avoir/savoir des choses (à dire). Il fait gris et un peu froid à Paris. Martin doit présenter son 1er exposé lundi : Charlemagne. On vous embrasse tous les 4.
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