Les aventuriers du galbanum perdu, épisode 2

Le galbanum, vous vous souvenez ? Le truc qui sent le petit pois écossé et qui ne pousse qu’en Iran…

Aurélie fournira la version professionnelle de l’aventure, avec la classification officielle, l’analyse de la filière, peut-être même les parfums qui l’utilisent (Miss Dior ?). Bref, pour le contenu intéressant, suivez Aurélie (sur Instagram ou sur Facebook) .

Pour nous, les néophytes de l’olfaction, la quête du galbanum a commencé à 6h30, soit 4h, heure de France, pour nos organismes pas recalés et pas reposés par des nuits trop chaudes.

Départ à 7h30, pour trois heures de route dans l’Alborz. Rien que la route nous paie de nos efforts. Les paysages sont juste…dingues. Des strates géologiques de couleurs improbables, allant du bleu-vert au rouge lie-de-vin, s’enchaînent virage après virage.


Au bout de la route, un chemin à peine carrossable s’enfonce encore dans la vallée. Au bout du chemin, les cueilleurs (récolteurs ? ramasseurs ? extracteurs ? déterreurs ?) de galbanum nous conduisent dans la montagne. Il est midi, nous marchons en plein cagnard. La végétation nous montre notre avenir, desséché, si nous restons ici.

Mais très vite, nous croisons des pommiers et des cerisiers. En fait, avec l’altitude, la température devient supportable. Le soleil nous brûle, soit, mais il ne fait pas chaud !

Et la vue devient de plus en plus sublime… Enfin, après une heure de marche, nos guides nous montrent notre premier plan de galbanum.

Tout ça pour ça ??? Ce truc ridicule ? Qui dépasse à peine du sol, comme les trois poils sur le crâne de Giscard ?

C’est que le galbanum est un iceberg. Sa racine obèse n’est en rien proportionnée à ses tiges rachitiques. La récolte s’apparente à celle du caoutchouc, mais sous terre. On met à jour un côté de la racine, on l’épluche sur quelques millimètres, et une matière orange, collante comme de la résine s’en écoule lentement.

Oui, les petits pois qu’on écosse sont orange. Personnellement, j’ai l’impression que mon cerveau donne trop de poids au visuel par rapport à l’olfactif. Il ne parvient pas à associer un jus orange à une odeur verte. Je n’ai reconnu l’odeur des petits pois que bien plus tard, le soir, quand on essayait encore de s’en débarrasser (je vous ai dit que c’était collant) !

Si vous pensez que votre boulot est pénible, essayez celui de récolteur (déterreur ?) de galbanum ! Pliés plus bas que terre (au sens propre), sous un soleil de plomb, ils ramassent quelques grammes de jus pâteux et dorment sur place sous une tente. Ok, ils se réveillent avec une vue de malade, mais je pense qu’ils s’en tapent.

Il y a peu de jeunes d’ailleurs. Certainement trop dur…

Le moment le plus dingue de cette journée de dingue fut le repas pris avec les ramasseurs (enfin récolteurs, extracteurs). Du pain plat, un oignon cru et du yaourt un peu aigre, assis sur une bâche. Et de l’eau. Mais quelle eau ! Fraîche, pure, tout juste tirée de la source toute proche. Une première pour les enfants, et un moment unique pour nous.
Mais quand-même, qu’est-ce que ces vieux recolteurs burinés ont dû penser de ces fous qui viennent au bout du bout du monde pour sentir des petits pois ! Et avec des gosses en plus !

8 réflexions au sujet de « Les aventuriers du galbanum perdu, épisode 2 »

  1. C’était votre voyage en terre inconnue avec Fred Lopez 🙂 hâte de voir plus de photos et de sentir le galbanum! Et dis moi, néofite??? Ou néophyte!!!

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