On part Samedi. Hier et aujourd’hui, on a dit nos derniers au revoir.
On remonte ce soir à Paris, finaliser nos sacs. Demain, au programme :
- Derniers achats,
- Déposer l’ordi au bureau,
- Coiffeur pour les enfants (non, on ne va pas les raser pour que ça tienne un an)
- Vider la todo list.
Bon, là je ne résiste pas à noter la mise en abyme borgésienne de ma phrase. Dans la classification des animaux d’une « certaine encyclopédie chinoise », Borges construit une liste absurde, même monstrueuse, de tous les animaux de l’empire :
« les animaux se divisent en : a) appartenant à l’empereur, b) embaumés, c) apprivoisés, d) cochons de lait, e) sirènes, f) fabuleux, g) chiens en liberté, h) inclus dans la présente classification, i) qui s’agitent comme des fous, j) innombrables, k) dessinés avec un pinceau très fin en poils de chameau, l) et caetera, m) qui viennent de casser la cruche, n) qui de loin semblent des mouches ».
C’est sur le point h) que je voulais attirer votre attention. « Inclus dans la présente classification ». Tout comme mon dernier point « vider la todo list », dans une todo list.
Un ensemble (une liste) qui est homothétique à l’une de ses parties (cette même liste) est par définition infini.
De là à dire qu’on a un nombre infini de trucs à faire, il y a un grand pas. Mais bref, on a encore pas mal de trucs à faire.
Ok, on atterrit dimanche à Téhéran, et on n’a encore ni visa, ni hébergement. Les aventures du Galbanum perdu continuent !
Mais ce n’est même pas ça qui me stresse. Je me dis que ça va s’arranger, qu’on devrait s’en tirer avec quelques heures de galère à l’arrivée.
Non, c’est un autre stress, sans objet concret, plus sourd, plus existentiel.
Quand même, tu pars un an autour du monde ! Tu devrais sauter partout comme un cabri, mesure un peu ta chance, ingrat que tu es !
Donc, en plus de stresser un peu, je devrais en plus en avoir mauvaise conscience ?
Bon, finalement je me dis que partir un an, loin des siens, de son pays, ça stresse un peu c’est normal. Et puis, rien de terrible, hein. Pas un stress tel qu’un verre de vin ne parviendrait pas à le dissiper !
Meeeeerrrde, on commence par l’Iran, pas de vin pour me détendre. Bon là, je commence à stresser vraiment !
Bon, moi je vous ai vus la veille de votre départ, rentrant de la pizzeria… Et pour le vin, vous aviez pris de l’avance ! Pas un an, mais un bon mois, facile !
Enormes bises à vous, les Iraniens ! Et j’ai transmis à Luna le bijou de Séverin ! Trop chou !
Flo du 50
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